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C'est la fin de l'été. Il fait un temps splendide ! Carole a décidé d'inviter ses voisins pour profiter des derniers rayons du soleil sur sa nouvelle terrasse.A quoi servent les amis si ce n'est à se réjouir avec nous de nos petits bonheurs?

Tout est en place pour passer une excellente soirée. Un premier coup de fil pour rafraîchir l'ambiance et un second pour la glacer tout à fait...

Les choses ne se passent pas toujours comme on voudrait !

Critique Le Soir du 4 avril 2012:

Ecrite et mise en scène par Christian Dalimier, "Les amis de Carole" pourrait se définir comme une déclinaison en couple et en terrasse du Dîner de Cons. François Pignon a laissé la place à Nadine et Jean-Paul, l'appartement parisien devient ici une terrasse wallonne prête à embraser le barbecue, mais le ressort dramatique reste le même : notre couple va peu à peu réaliser qu'on s'est payé leur tête, que leurs soi-disant amis ne sont pas si courtois qu'ils en ont l'air.

Décidée à profiter d'une dernière belle soirée d'été, Carole invite ses voisins à grignoter sur sa belle terrasse. Ces derniers sont d'une banalité grotesque, elle, bobonne introvertie, engloutit ses journées dans les magazines féminins et les magasins de meubles en kit, lui est passionné de Formule 1 et de pêche. Au moment d'allumer le barbecue, un coup de téléphone fait basculer la soirée : la mère de Carole est à l'hôpital. Son mari et elle quittent brutalement la maison, confiant le petit qui dort là-haut à leurs fidèles voisins, habitués à garder les lieux pendant leurs vacances. Le couple se prépare une nouvelle fois à vivre par procuration dans la maison de leur rêve quand débarque la belle-soeur de Carole, personnage bohème et imprévisible qui va décapsuler le couple rigide comme une boîte de Pandore.

Vive, drôle, efficace, l'intrigue trouve surtout son suc dans le jeu d'un trio d'enfer : Thibaut Nève et Catherine Decrolier dans le rôle du couple naïf, Laurence Warin dans celui de l'intruse bonne vivante, épicurienne, directe et sans tabous. Le rythme des révélations va crescendo, les répliques fusent, les rires aussi. Mais, sous la franche comédie perce aussi une critique amère de notre société consumériste, aveuglée par une routine matérialiste, au point d'en oublier de vivre et d'aimer. Une pièce, au final, à siroter en tong et à la paille, avec une pointe de citron vert dans le cocktail.

CATHERINE MAKEREEL